Témoignage Fondation du Groupe M6

Le 22 mars 2024

3 questions à la Fondation du Groupe M6

En soutenant le programme « Entreprendre sa Liberté », la Fondation du Groupe M6 s’engage auprès de la Fondation Entreprendre, le Chant des Etoiles, Cegid Solidaire et l’ATIGIP pour faire émerger une démarche entrepreneuriale auprès des personnes sous mesure de justice.
Entretien avec Emmanuelle Tanneau, déléguée générale adjointe de la Fondation du Groupe M6.

Pourquoi la Fondation du Groupe M6 a-t-elle décidé de s’engager sur la réinsertion des personnes sous mesure de justice ?

Depuis 2010, le Groupe M6 s’est engagé pour la réinsertion des ex-détenus, un choix de mécénat guidé par la volonté de répondre à une problématique de société complexe, la récidive. Nous avons concentré nos efforts sur l’accès à l’emploi, un facteur clé pour prévenir le retour à la délinquance. Cependant, l’emploi est un défi pour de nombreux ex-détenus sans expérience professionnelle ou familiarité avec les codes informels de l’entreprise. Au fil des années et d’un partenariat resserré avec l’Administration pénitentiaire, nous avons soutenu près de 190 projets associatifs dans 140 établissements pénitentiaires et en « milieu ouvert ». En plus de nos propres projets, comme le concours d’écriture Au-delà des lignes et l’appel à projets Impulse le changement, nous accompagnons les premiers pas des entreprises désireuses de s’ouvrir à ce public.

Quel a été votre moteur pour rejoindre le programme Entreprendre sa Liberté ?

L’entrepreneuriat en prison est perçu comme une promesse d’autonomie lucrative, une solution idéale pour ceux craignant que leur casier judiciaire n’entrave leur accès au salariat. Cependant, du côté de l’Administration pénitentiaire, les conseillers d’insertion projettent peu l’entrepreneuriat comme un moyen de réinsertion. D’un côté comme de l’autre, la vision de l’entrepreneuriat est partielle et souvent biaisée. Peu d’initiatives existent pour outiller ceux qui souhaitent se lancer. Après une expérimentation en 2015 en partenariat avec l’ADIE, nous étions convaincus que cette thématique méritait d’être davantage traitée. Ce programme collectif est par ailleurs un mode d’action nouveau pour notre Fondation ; nous sommes extrêmement enthousiastes à l’idée de mutualiser nos compétences avec celles de la Fondation Entreprendre, du Chant des Etoiles, de Cegid Solidaire et de l’ATIGIP !

Quelles sont vos ambitions pour ce projet ?

Notre 1ère ambition est d’étoffer la palette des dispositifs adaptés aux personnes sous main de justice pour préparer leur retour à l’emploi. Nous envisageons l’entrepreneuriat dans une approche très large : l’enjeu est de développer des compétences entrepreneuriales pour développer son employabilité, et entreprendre sa vie !

En donnant les moyens et le temps aux associations de co-construire et d’éprouver sur 3 ans un programme adapté aux spécificités du public, nous sommes persuadées que des projets solides vont émerger. En s’appuyant sur la démarche collective d’innovation sociale du programme, nous espérons qu’ils pourront ensuite être dupliqués sur le territoire, afin de répondre aux besoins plus largement et d’en démultiplier l’impact.

Toutes nos actions sont guidées par la volonté de changer le regard sur les personnes sous main de justice : la rencontre entre les acteurs de l’entrepreneuriat & de la justice sur ce programme y contribuera très certainement, je l’espère !