Pour la 17^ème édition de l’atelier des fondations, le Centre Français des Fonds et Fondations (CFF) a réuni un peu plus de 200 participants fin juin pour son séminaire annuel. Plénières, ateliers de travail et moments inspirationnels ont rythmé ce temps fort de 3 jours sur le thème : (Nous)transformer.

Le secteur de la philanthropie s’est interrogé sur les changements de société auxquels il souhaitait ou pouvait contribuer, les forces transformatrices à mobiliser pour évoluer, la création de valeurs, la vision portée par l’économie sociale et solidaire. Le grand témoin de cette édition fut Claire Hedon, défenseur des droits. La Fondation Entreprendre est intervenue aux côtés de La Fonda, de Break Poverty et de la Fondation pour l’Audition lors d’une plénière consacrée à L’innovation, levier de transformation.

Pendant la crise Covid, les fonds et fondations ont su s’adapter et prendre des risques pour tester et expérimenter de nouvelles solutions pour répondre aux besoins des bénéficiaires et parfois suppléer l’action publique. Giorgia Ceriani-Sebregondi, vice-présidente de La Fonda et directrice de la communication, de l’innovation et de la prospective de la Fondation Cognacq Jay, Valérie Daher, directrice générale de Break Poverty, Denis Le Squer, délégué général de Fondation pour l’Audition et Thibault de Saint Simon, directeur général de la Fondation Entreprendre et trésorier du CFF ont débattu autour de la question :  Comment soutenir cet élan transformateur pour continuer à imaginer les solutions de demain ?

Thibault de Saint Simon a présenté l’entrepreneuriat comme un moyen d’adresser des défis de société : réduire les inégalités, revitaliser les territoires et développer l’entrepreneuriat utile à la société. Il est revenu sur le rôle de la Fondation Entreprendre, pour financer et accompagner la consolidation et le changement d’échelle d’associations ayant fait la preuve de leurs solutions et de l’innovation pour permettre aux associations de créer et expérimenter de nouvelles solutions répondant à un besoin peu ou pas adressé. Il a aussi fait un point sur le financement de recherches et d’études pour décrypter et identifier les nouveaux enjeux entrepreneuriaux et anticiper les grands sujets d’action de demain.

Focus sur l’innovation systémique et l’entrepreneuriat

Pour qu’une association puisse innover, elle a besoin d’expérimenter, de tester de nouvelles solutions à une petite échelle et donc dans un territoire. Il y a, pour ces associations, un véritable enjeu à trouver des financeurs pour prendre en charge cette ingénierie, allant du diagnostic à la mesure d’impact, pas toujours évidente à lire sur le court terme. C’est donc accepter de financer des projets aux résultats parfois balbutiants ou incertains. Cela implique des engagements financiers sur le long terme, parfois en opposition avec les envies de résultats rapides. Qui est mieux placé que la philanthropie pour oser financer de l’expérimentation pour faire bouger les lignes ?

Pour illustrer cet enjeu, Thibault de Saint Simon est revenu sur le programme Entreprendre la Ruralité mené dans le cadre de La Réponse Collective de la Fondation Entreprendre. Ce mode d’actions a pour objectif d’apporter des solutions sur des enjeux peu ou pas adressés par la société. Par exemple, comment l’entrepreneuriat peut être un levier de revitalisation des bassins de vie dans les territoires ruraux ? A partir de ce questionnement, la Fondation Entreprendre a déployé une méthodologie innovante, basé sur un collectif de 4 mécènes et de 4 associations dans une approche de « collective Impact » pour designer des solutions, les éprouver sur le terrain et en tirer des enseignements diffusables au plus grand nombre. Bien entendu, cette démarche s’appuie sur une évaluation d’Impact, réalisé avec un partenaire indépendant. L’objectif est de faciliter l’appropriation de ces expérimentations par d’autres acteurs, qui permettront un véritable changement d’échelle !