Faire un don (nouvelle fenêtre)
Faire un don

Grand Angle

Grand Angle

Le 28 novembre 2023

« La jeunesse représente un formidable vivier d’idées nouvelles et d’innovations de rupture. »

Gaëll Mainguy, directeur général adjoint du Learning Planete Institute (anciennement Centre de Recherches Interdisciplinaires) partage sa vision et ses convictions d’une jeunesse qui ne demande qu’à déployer ses ailes. Elle possède les atouts pour faire évoluer positivement notre société.

Fondation Entreprendre: La jeunesse est un formidable vivier d’innovation et de création, quelles convictions portez-vous sur la capacité des jeunes à construire une société plus inclusive et durable ?

Gaël Mainguy : Je suis intimement persuadé du potentiel immense de la jeunesse à façonner un avenir meilleur. D’une part, les jeunes sont directement concernés par l’avenir de notre société car ce sont eux qui vivront les décennies à venir. Ils ont donc tout intérêt à participer activement à la construction d’un monde plus durable et inclusif.

D’autre part, comme l’a démontré Alison Gopnik qui est chercheuse en psychologie à l’Université de Berkeley, les jeunes sont en quelque sorte  « la RD de l’humanité » : grâce à leur curiosité naturelle, leur soif de connaissances et leur esprit d’ouverture, ils sont en mesure de remettre en question les paradigmes établis et d’apporter un regard neuf sur les défis auxquels nous faisons face.

La jeunesse représente un formidable vivier d’idées nouvelles et d’innovations de rupture. Les jeunes ont la capacité de co-concevoir avec nous des solutions créatives aux enjeux du changement climatique, des inégalités sociales ou de la transition écologique.

Pour libérer pleinement leur potentiel, il est essentiel de leur donner les moyens de s’exprimer et de s’engager. En impliquant les jeunes dans la prise de décision et la définition des politiques publiques, nous pourrions renforcer leur sentiment d’agency et susciter leur motivation à bâtir collectivement un avenir désirable.

Nous avons également le devoir de les accompagner dans le développement de leurs compétences clés – esprit critique, capacité d’apprentissage, sens des responsabilités. Le mentorat intergénérationnel joue à cet égard un rôle précieux, en facilitant la transmission d’expérience et l’acquisition des connaissances nécessaires pour agir.

En leur donnant confiance en leurs capacités et les moyens de les exprimer, nous pouvons tirer pleinement profit de leur créativité et de leur énergie pour construire une société plus solidaire et respectueuse des limites planétaires.

Fondation Entreprendre : L’entrepreneuriat est un levier permettant aux jeunes les plus fragiles ou les plus éloignés géographiquement d’opportunités professionnel d’acquérir de nouvelles compétences, de retrouver confiance en eux et de se projeter plus facilement.

Quel rôle pouvons-nous jouer ensemble, acteurs de la solidarité (associations et mécènes) et instances gouvernementales pour mieux aider ces jeunes à entreprendre leur avenir sur leur territoire ?

Gaëll Mainguy : L’entrepreneuriat social représente effectivement une voie prometteuse pour les jeunes en situation de fragilité, notamment ceux qui sont éloignés du système scolaire traditionnel.

Contrairement à un cursus scolaire parfois trop théorique et éloigné des réalités du monde professionnel, un projet entrepreneurial permet d’apprendre de manière concrète et par la pratique. C’est aussi un moyen de redonner confiance à des jeunes qui ont pu développer une aversion pour les méthodes d’apprentissage classiques.

En leur offrant le soutien nécessaire pour concevoir et développer leur propre activité économique, adaptée à leurs centres d’intérêt et aux besoins du territoire, nous leur donnons les clés pour s’émanciper par le travail et affirmer leur projet de vie.

Les acteurs associatifs et institutionnels ont un rôle crucial à jouer ensemble pour accompagner ces démarches. Il s’agit de rapprocher les jeunes concernés des structures spécialisées, afin de les guider de façon personnalisée dans les aspects techniques, financiers et administratifs de leur projet.

Il faut également renforcer les écosystèmes solidaires locaux, notamment en milieu rural, de manière à tisser des liens entre jeunes porteurs de projets, acteurs économiques et habitants.

En impliquant davantage les jeunes dans les processus décisionnels qui les concernent, nous pourrons mieux cibler leurs besoins et faire émerger de nouvelles dynamiques économiques territoriales, génératrices d’emplois durables.

C’est par une collaboration étroite et une prise en compte de leur parole que nous leur donnerons les moyens de choisir leur avenir.